Surnommée « Setas de la Encarnacion », surnom donné par les Sévillans et largement adopté par tous, Metropol Parasol n’est pas seulement la plus grande structure en bois du monde, elle porte aussi nombre d’innovations qui ont été accompagnées d’une naissance… douloureuse.
Architecture
Créée par l’architecte Jürgen Mayer, Metropol Parasol est une réalisation originale et ambitieuse à plus d’un titre : 6 champignons de bois reliés entre eux, culminants à une hauteur de 28 mètres et abritant un musée au sous-sol, un marché couvert, des restaurants, un lounge bar, une place publique surélevée (couverte), des restaurants et une promenade extérieure de 250 mètres sur le chapeau des parasols… Un ovni architectural !
Le bois et l’innovation technologique
Reposant sur des piliers centraux en béton, la structure bois des parasols (ou champignons…) a été un véritable défi technologique. La résistance mécanique a été obtenue au moyen de LVL (Laminated Veneer Lumber ou bois de placage stratifié) à plis croisés développé par l’entreprise allemande Finnforest : le Querto-Q. Traité en autoclave, le Querto-Q a ensuite été recouvert d’une couche de 2 à 3 mm d’épaisseur d’un vernis polyuréthane qui fonctionne sur le principe du Gore-Tex : imperméable à l’eau, il est perméable à la diffusion de vapeur d’eau.
Complexité de la structure, difficultés et polémique
Malgré toutes les qualités du Querto-Q les ingénieurs responsables de la construction se sont rendus à l’évidence : les liaisons prévues entre les éléments de bois ne pouvaient pas résister aux contraintes exercées. Retard important sur le chantier, dépassement de budget (la construction coutera au final 100 millions d’euros en lieu et place de 33 millions annoncés par Jürgen Mayer), défi technique difficile à relever : Metropol Parasol fit l’objet d’une polémique sévère.
Problème résolu
Le problème des liaisons fut finalement résolu avec un système de tiges en aciers scellées dans une résine époxy déposée à haute température : une innovation technique qui permet à la résine de supporter les températures très élevées que Séville peut connaître sans perdre sa qualité mécanique.
Finalisée en 2011, Metropol Parasol est aujourd’hui l’un des emblèmes de la ville et est devenue une référence des structures en bois sur le plan mondial.